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Notre partenaire bolivien EDYFU avait construit dans son Centre La Libélula à Tarija un bâtiment pour accueillir des filles et adolescentes victimes de violence. Suite à la demande d’Edyfu et aux visites de responsables d’El Amanecer sur place, notre asbl vient de mettre en route un nouveau projet, l’Auberge des filles, toujours dans le contexte de projets d’aide intégrale aux enfants les plus défavorisés de Tarija.
L’objectif de l’auberge est de fournir un accueil temporaire et d’urgence aux filles et adolescentes de 6 à 17 ans qui sont en situation de risques ou qui sont victimes de violences physiques, psychologiques et/ou sexuelles et qui sont envoyées par les autorités judiciaires. L’équipe travaille en étroite collaboration avec le Service de Protection de l’Enfance de Tarija et autres institutions publiques qui luttent pour les Droits de l’Enfant. Cette auberge est vraiment indispensable car il n’y a pas d’autres centres équivalents à Tarija. Les autorités ont signé un accord avec l’ONG EDYFU pour y envoyer les filles victimes de cas graves, mais toujours sans accorder le moindre subside. L’auberge ne fonctionne donc que grâce à des dons. C’est dans cet optique que EL AMANECER a décidé de financer une partie du fonctionnement en présentant un projet à l’association « Vie d’Enfant » qui vient d’être accepté.
Grace à ce financement qui servira à payer les salaires des 3 éducatrices (de jour, de nuit, de week-end), la pérennité du fonctionnement de l’Auberge est assurée. Une psychologue et une aide juridique sont fournies par Edyfu.
Durant l’hébergement des filles, l’objectif est d’améliorer leur qualité de vie et de leur fournir les outils nécessaires (soutien scolaire, psychosocial, nutritionnel et médical) afin qu’elles puissent surmonter leur situation critique et construire un avenir plus digne, tout en maintenant les liens avec la famille. Actuellement, 16 filles sont hébergées et suivies par des éducatrices. L’accueil, l’hébergement et le fonctionnement sont assurés 7 jours sur 7, 24 h sur 24 h. L’auberge, dans un bâtiment rénové, dispose de 4 chambres à 4 lits, de lavabos et douches. Une chambre est dédiée à l’éducatrice qui loge sur place. Les filles hébergées mangent 3 fois par jour à la cantine du Centre. Souvent, une volontaire est présente pour les aider et pour organiser leurs vies d’études et de loisirs.
Les filles bénéficiaires n’ont pas l’habitude d’étudier lorsqu’elles intègrent l’auberge. Le plus souvent, leurs parents n’ont pas été plus loin que les primaires. 30% d’entre elles proviennent du milieu rural (l’enseignement n’y est pas une priorité). Certaines des filles qui entrent à l’auberge sont en déphasage scolaire (jusqu’à 2 ans) à cause du manque d’étude ou de l’abandon scolaire. Les familles n’ont pas les moyens pour acheter le matériel scolaire nécessaire (uniforme et chaussures, matériel d’écriture, cahiers et livres). À l’auberge, les filles reçoivent toutes un soutien scolaire quotidien de la part d’un professeur. Des cours de rattrapage sont organisés lorsque les filles présentent des lacunes et la plupart intègre le service de parrainage du centre, ce qui permet ensuite aux jeunes de disposer du matériel nécessaire et de leur assurer l’appui scolaire sur du plus long terme.
Actuellement, en Bolivie, la situation des droits de jeunes filles et adolescentes est de plus en plus délicate. Chaque jour, 106 cas de violences envers cette population sont rapportés. La violence envers les filles, adolescentes et femmes est le délit le plus rapporté selon les autorités. Les données montrent aussi à quel point les faits de violence envers les filles/femmes sont banalisés. De plus, depuis la pandémie de COVID-19, les violences envers les filles/femmes ont fortement augmenté. Depuis 2019, un total de 221 jeunes filles et adolescentes victimes de violence ou en situation de risque sont passées par l’auberge.
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