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Témoignage de Chantal qui revient d’un long séjour en Bolivie

Nous avons interviewé Chantal de Callataÿ, psychologue et logopède retraitée, qui vient de passer 3 semaines à Tarija, pour donner une formation centrée sur les troubles d’apprentissage.

Pourquoi es-tu retournée en Bolivie à Tarija ?

Je suis retourné pour la sixième fois, pour 2 raisons :

  • Donner une formation à Tarija sur les troubles d’apprentissage en mathématiques, à la suite du long séjour de ma nièce, Alix Dupuis, aussi logopède, qui s’était si bien occupée des troubles de langage. Mais aussi pour compléter la formation de la psychologue bénévole déjà formée par Alix et qui a été engagée pour 3 mois pour les 2 centres d’Edyfu, La Libellule et El Amanecer.

 

Faire connaitre à 3 de mes petits-enfants, hispanophones, la réalité du terrain dans ce pays pauvre, en complément d’un voyage de découvertes touristiques. Ils ont trouvé cela génial : s’occuper de jeunes, faire de l’appui scolaire, jouer avec les filles de l’Auberge. Ils ont adoré cette découverte et ce partage, regrettant que cela n’ait pas duré plus longtemps.

Toi qui connaissais bien le fonctionnement du Centre El Amanecer, Quelle fut ta réaction cette fois-ci ?

Tout d’abord l’émerveillement devant le travail remarquable, le dévouement total de toute l’équipe super-motivée, avec des professeurs qui donnent le meilleur d’eux-mêmes en collaboration avec Cécilia, la directrice et les assistantes sociales. J’ai pu partager toutes leurs réalisations et attentes des différents projets :

  • L’Appui Scolairese déroule très bien grâce à des professeurs motivés et compétents qui ne comptent pas leurs heures. Ils utilisent des jeux pédagogiques et ouvrent l’esprit des enfants à plein d’autres choses. Ils les aident à faire leurs devoirs, en utilisant les ordinateurs, si nécessaire.

Ils avaient fait des listes d’enfants présentant des difficultés en mathématiques et qu’il fallait prendre en charge.

Il règne une excellente ambiance entre les différents groupes et entre enfants. Grâce à la réussite de ces classes d’appui scolaire, il y a maintenant environ 10% des enfants parrainés qui poursuivent des études supérieures ou sont entrés à l’université.

  • J’ai eu l’occasion de rencontrer plusieurs des 75 enfants parrainés. Avec Alix, nous allons nous occuper plus spécialement du parrainage en Belgique, en succédant à Jean Warnon, qui avait géré de façon magnifique ce travail.

Nous avons parlé avec Giovanna, l’assistante sociale sur place, de moyens de communications informatisés.

  • J’ai passé du temps à l’auberge des filles victimes de violence, et j’ai pu observer l’excellent travail de Christian, coordinateur du centre, qui a l’art de mettre à l’aise ces filles, de les aider à s’exprimer et de leur redonner confiance en elles. J’ai été impressionnée par leur besoin d’affection et par le travail de la psychologue et des éducatrices.

Un moment d’émotion fut la petite fête organisée pour l’anniversaire d’une des filles, la veille de mon départ. Plusieurs ont pris la parole (des filles de 8 à 12 ans) pour très naturellement féliciter la jubilaire et pour me remercier de mon passage.

  • Je me suis régalé du Muesli que je prenais tous les matins et qui avait été fabriqué par leur Unité Productive. Cet atelier de pâtisserie-viennoiseries se diversifie avec maintenant des sachets de maïs et de riz soufflé, que les élèves peuvent acheter 1 bolivien (10 cents d’Euro). Ils produisent aussi des fruits séchés qui sont appréciés. Leurs produits sont bien fabriqués et bons, mais les autorités et les ménages ont du mal à les payer. La municipalité, qui commandait pas mal de produits pour les écoles et les homes, n’a plus d’argent et les ventes se sont raréfiés. Ils cherchent à trouver de nouveaux débouchés et contrats en dehors de Tarija, jusqu’à Santa Cruz et Sucre.

Comment as-tu trouvé la situation générale en Bolivie ?

Le pays vit une grande crise économique par suite d’une inflation galopante, de la très mauvaise gestion et de la corruption du gouvernement dirigé par le parti MAS.

L’inflation est de plus de 50 %, le prix du pain, du café et des denrées de base a doublé en moins d’un an. La viande est pratiquement inaccessible. Les conséquences sont qu’il y a encore plus de pauvreté et indirectement, que nos frais locaux ont fortement augmentés.

J’étais justement là lors des élections présidentielles Les résultats ont montré le rejet du MAS et la victoire des candidats de droite. Espérons que les conditions de vie fort difficiles vont évoluer.

A coté de cette crise économique, j’ai trouvé la population bolivienne toujours aussi attachante. Elle manifeste une joie de vivre en organisant beaucoup de fêtes. Lors de mon séjour, il y a eu la Fête des Chunchos (commémorant les lépreux) C’est une procession de personnes déguisées avec de chapeaux à plume, marchant en cadence avec des pas réglés par une crécelle, qui me rappelait les Gilles de Binche.